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Antigone est une tragédie grecque de Sophocle datant 441 av. J.-C.  Antigone est la fille d’Œdipe et une descendante de Créon, le roi de Thèbes. Ses deux frères meurent en se battant pour devenir roi de Thèbes. Le roi Créon refuse les rites funéraires pour un des frères. Antigone conteste cette interdiction et décide d’accomplir ce qu’elle estime être son devoir. Pour avoir bravé l’autorité du roi, elle est enfermée. Elle se suicide en compagnie de son fiancé. La mère de ce dernier, qui n’est autre que la femme de Créon, se suicide aussi.

Tout cela est fort sympathique.

On considère généralement qu’Antigone représente l’audace et le courage de dire non. Certaines choses ne peuvent être acceptées et la désobéissance est parfois un devoir.  On a tendance à considérer cette conduite comme héroïque et on la compare parfois au refus de collaborer du général de Gaule, au résistant lors la seconde guerre mondiale, plus récemment aux indignés…

Cependant le choix d’Antigone est aussi le choix excessif d’une adolescente intransigeante et exaltée. Par son refus de tout compromis, elle entraine tout le monde dans la mort. Frédérique Leichter-Flack remarque à propos d’Antigone : « La difficulté est, je crois, de reconnaître à quel moment on attend de nous un geste comme celui d’Antigone, et dans quelle circonstance il faut au contraire savoir faire des compromis pour éviter le désastre partagé. Il faut se méfier de l’exaltation du martyr et surtout, de la fascination que l’on peut éprouver pour elle. »